Ce qui était considéré comme une infestation sporadique apparaît aujourd’hui comme une véritable invasion. 7 questions posées à Jean-Michel Bérenger, entomologiste médical et spécialiste européen des punaises de lit.
A+A. Quel est le degré de prolifération des punaises de lit, en Europe ?
Jean-Michel Bérenger. Il est généralisé et prend des proportions préoccupantes. Les punaises de lit sont des https://aa-desinfection.ch/desinsectisation/punaises-de-lit/parasites exclusifs de l’homme. Dans les années 50, la planète comptait environ 2,5 milliards d’habitants, alors qu’en 2017, elle en dénombre plus de 7 milliards. C’est donc une colonisation contiguë.
L’accroissement de la population est-il la seule raison de l’amplification du fléau ?
En quelque sorte, avec ses effets collatéraux que sont les voyages transcontinentaux, la paupérisation et la résistance accentuée des punaises aux insecticides.
Quelles seraient les mesures à prendre pour éradiquer ce fléau ?
L’éradication totale est impossible, elle accompagne la croissance démographique. Il est en revanche envisageable d’en limiter la progression, notamment avec un programme de sensibilisation nationale mené par les autorités. Je milite depuis des années pour que soient mises en œuvre des campagnes de prévention et de conseil. En France et probablement dans toute l’Europe, certaines zones d’habitation sont devenues de véritables foyers de dispersion, en raison du manque d’intérêt sanitaire des communes, les punaises de lit n’étant pas vecteur de maladie.
Il faudrait également former des équipes municipales pour diagnostiquer et organiser les traitements, afficher des informations dans les halls d’entrée des immeubles et inciter les citoyens à réagir sans attendre en cas d’infestation. Une invasion de punaises de lit peut être comparée à un incendie : s’il n’est pas maîtrisé immédiatement, il fait courir le risque de s’intensifier au point d’être impossible à combattre.
Est-il vrai que les hôtels sont touchés ?
En effet, et ils contribuent à la propagation des parasites — tout comme les avions, les cinémas et les centres d’accueil — à une vitesse qui prend de cours les efforts locaux.
J’encourage tous les établissements publics à signaler leurs programmes de traitement des punaises, afin de créer une dynamique dans la profession et de briser un tabou.
Que pensez-vous du dépistage canin ?
C’est le moyen le plus efficace pour l’identification précise des zones touchées ; il permet d’intervenir localement, avec moins de chimie, et donc moins de contraintes pour les résidents du lieu. En cela, A+A Désinfection fait figure de modèle, avec des équipes maîtres/chiens certifiées et un savoir-faire exceptionnel.
Et du traitement par la chaleur ?
C’est une révolution.
A+A Désinfection en est l’un des précurseurs, avec des résultats remarquables. Si la réfrigération est efficace, elle est limitée par des contraintes de temps ( 72 h ) et d’énergie. La chaleur traite l’environnement ainsi que les objets, petit mobilier, vêtements, etc., mais peut aussi être appliquée à des pièces entières. Par exemple, A+A Désinfection est équipée pour intervenir dans les chambres d’hôtel et de les débarrasser des punaises de lit en 1 journée là où il faut plusieurs semaines avec les insecticides.
C’est une avancée à fort potentiel, en particulier en perspective de l’interdiction prévisible des produits chimiques.
Pour conclure l’interview, quels sont vos objectifs ?
Éveiller les consciences sur ce fléau, aussi bien dans la population que dans les services de l’État ; contribuer à une meilleure expertise des professionnels, grâce à l’organisation de formations, de colloques ; pousser les recherches avec les différents acteurs compétents de notre secteur, pour la mise au point d’outils de détection et de traitement à grande échelle.